Mur d’eau

Paris Château-Rouge : un mur d’eau expérimenté contre les poussières

Moniteur N° 5415 – Publié le 07/09/2007

Aménageur du secteur Château-Rouge à Paris, la Semavip a choisi d’utiliser un procédé innovant – le « mur d’eau » – pour les opérations de démolitions, au total une cinquantaine d’immeubles. Ce mur d’eau permet d’éliminer plus de 90 % des poussières lors des démolitions. Le procédé correspond aux exigences d’environnement communes aux trois partenaires qui se sont rapprochés pour le mettre en œuvre : la Semavip, maître d’ouvrage, les BET Philippe et Athis, maîtres d’œuvre, et l’entreprise Genier-Deforge.

« Le principe est d’accompagner la démolition de l’immeuble par un mur d’eau généré par une rampe d’eau munie de brumisateurs », explique Fouad Bouyahbar, directeur technique du BET Athis. L’ensemble est confiné par une toile de bidime qui entoure les échafaudages. Ainsi, la totalité des poussières est contenue et ramenée vers la toile sans diffusion extérieure. On collecte les poussières quand elles sont tombées.

Faible consommation d’eau. Les rejets d’eau sont pratiquement inexistants – pas de problème de récupération des eaux usées – car la consommation est très faible. « Pour un immeuble R 5 et une démolition d’une durée d’un mois, il faut compter une consommation d’un robinet classique un quart d’heure par jour », ajoute Fouad Bouyahbar.

En cours de dépôt de brevet, le procédé a été inventé il y a deux ans, avant un an d’études et un essai grandeur nature en 2006. Les essais se poursuivent. Difficulté principale : bien ajuster le débit de l’eau de la rampe.

« Pour le maître d’ouvrage, le mur d’eau représente un véritable progrès pour l’environnement. Nous intervenons dans un milieu urbain dense. Ce qui exclut les nuisances. Comme ces immeubles anciens sont fragiles, on procède à des démolitions à la petite cuillère », précise pour sa part Djamel Aït-Aïssa, responsable de l’opération à la Semavip.

Le surcoût du procédé est d’environ 50 000 euros. « Lorsqu’il sera entièrement testé, nous l’étendrons à toutes les démolitions manuelles comparables à celles de Château-Rouge. Mais pour les démolitions mécaniques, les pelles de nos engins sont déjà munies de brumisateurs très efficaces », souligne Koray Caran, chef de secteur chez Genier-Deforge.

La Semavip va poursuivre l’expérience sur le secteur Ourcq-Jaurès où les immeubles faubouriens nécessitent le même type d’intervention.

Article tiré du journal Le Moniteur
https://www.lemoniteur.fr/articles/paris-chateau-rouge-un-mur-d-eau-experimente-contre-les-poussieres-117549